Pendant le festival culturel de la ville Antwerpen Barok 2018. Rubens inspireert, le M HKA, le Musée d’Art Contemporaine d’Anvers, oppose l’esprit des maîtres du baroque à la vision des grands artistes contemporains. Avec l’exposition Sanguine/Bloedrood, le commissaire d’exposition Luc Tuymans veut surprendre le visiteur en mettant en dialogue des œuvres phares du baroque de Francisco de Zurbarán, Caravaggio et Anthony van Dyck avec des œuvres de maîtres contemporains classiques, comme On Kawara et Edward Kienholz, complétées par de nouvelles œuvres des vedettes contemporaines telles que Zhang Enli, Takashi Murakami, Michaël Borremans, Sigmar Polke et Tobias Rheberger.

antwerpenbarok2018.be

Jan Vercruysse

(c)image: M HKA
Atopies (VIII), 1986
Installation , 396 x 380 x 30 cm
mahogany veneer on wood, steel

Atopies (VIII) constitue une réflexion sur l’art et la place de l’art dans le monde. Comme le titre le suggère, Atopies (VIII) est un élément de la série Atopies, que Jan Vercruysse a réalisée entre 1985 et 1987. La construction sobre du manteau de cheminée en acajou et les six panneaux en bois évoquent un espace – cet espace est cependant clos et il est impossible d’y pénétrer. Le manteau de cheminée, normalement un symbole de chaleur et de convivialité, est une représentation archétypale d’un « lieu » et ne peut offrir de sentiment de sécurité. L’œuvre suscite au contraire un sentiment de vide. Par « atopie », qui signifie littéralement « non-lieu » (a privatif + topos = lieu en grec), Vercruysse renvoie au thème récurrent dans son œuvre de la place de l’art dans le monde. Le titre est en même temps un jeu de mots avec « utopie », le monde des idéaux. Peut-être Vercruysse suggère-t-il que pour l’utopie aussi il ne reste plus que le vide ?

« Bien entendu qu’il s’agit de l’art et de la place de l’art. Dire que c’est une métaphore pour dire qu’il ne reste pas de place serait exagéré. “Rester” est un terme trop fort. Il s’agit certainement de perte, mais cela ne signifie pas qu’il ne “reste” plus de place. Ce n’est pas une complainte. La perte précède la présence. » Jan Vercruysse interviewé par Carolyn Christov-Bakargiev, 1987.