Pendant le festival culturel de la ville Antwerpen Barok 2018. Rubens inspireert, le M HKA, le Musée d’Art Contemporaine d’Anvers, oppose l’esprit des maîtres du baroque à la vision des grands artistes contemporains. Avec l’exposition Sanguine/Bloedrood, le commissaire d’exposition Luc Tuymans veut surprendre le visiteur en mettant en dialogue des œuvres phares du baroque de Francisco de Zurbarán, Caravaggio et Anthony van Dyck avec des œuvres de maîtres contemporains classiques, comme On Kawara et Edward Kienholz, complétées par de nouvelles œuvres des vedettes contemporaines telles que Zhang Enli, Takashi Murakami, Michaël Borremans, Sigmar Polke et Tobias Rheberger.

antwerpenbarok2018.be

Javier Téllez

Snow White doesn't live here anymore, 2010
Mixed Media , variable dimensions

L’artiste Javier Téllez (°1969) est surtout connu pour ses installations vidéo et filmiques. Par le biais du documentaire et d’éléments fictifs, Téllez revisite des mythes et récits classiques, des souvenirs collectifs et des moments d’histoire. Il travaille souvent avec des patients psychiatriques, et de manière générale avec des personnes vivant en marge de la société. Ainsi, l’artiste remet en question la notion de normalité dans notre société. Dans l’exposition El Hotel Eléctrico, Téllez montre une installation composée de huit lampes masquées au titre évocateur : Snow White doens’t live here anymore (2010). Voilà qui fait d’emblée surgir des associations, mais soulève bien entendu des questions aussi. Blanche Neige a disparu, les sept nains demeurent. Mais que représente alors la huitième lampe ? Pourquoi sont-elles recouvertes d’une cagoule ? La cagoule ou le masque au sens large est un élément récurrent dans l’œuvre de Téllez, par exemple dans la vidéo La Batalla de Mexico (2004), dans laquelle un patient militant fictif s’empare d’un hôpital psychiatrique à Mexico City. Dans Snow White doesn’t live here Anymore, Téllez fait basculer un symbole d’intimité et de convivialité, une lampe d’atmosphère, en un objet animé, malveillant et animiste. Tout le contraire. Si les films de Disney édulcorent systématiquement les éléments sombres ou lugubres des contes, Téllez quant à lui préfère provoquer. Dans cette installation, il présente les sept nains en malfaiteurs potentiels. Au lieu de baigner l’atmosphère dans une lumière rassurante, ce groupe statuaire suscite plutôt l’inquiétude.