Pendant le festival culturel de la ville Antwerpen Barok 2018. Rubens inspireert, le M HKA, le Musée d’Art Contemporaine d’Anvers, oppose l’esprit des maîtres du baroque à la vision des grands artistes contemporains. Avec l’exposition Sanguine/Bloedrood, le commissaire d’exposition Luc Tuymans veut surprendre le visiteur en mettant en dialogue des œuvres phares du baroque de Francisco de Zurbarán, Caravaggio et Anthony van Dyck avec des œuvres de maîtres contemporains classiques, comme On Kawara et Edward Kienholz, complétées par de nouvelles œuvres des vedettes contemporaines telles que Zhang Enli, Takashi Murakami, Michaël Borremans, Sigmar Polke et Tobias Rheberger.

antwerpenbarok2018.be

Sanguine/Bloedrood. Luc Tuymans on Baroque

©Fonds Henri Storck
Rubens 1948, 1948
Video , 00:65:00
video 35mm B&W

Après la Seconde Guerre mondiale, Henri Storck réalise ses films les plus célèbres, d’abord sur Paul Delvaux et sur Félix Labisse, ensuite sur Pierre Paul Rubens. Storck tente de réunir la critique d’art et l’éloquence visuelle du cinéma, ce qui donne lieu au premier film sur la vie de Rubens avec du son et du mouvement. Le cinéaste attache une grande importance au rôle éducatif du cinéma et adopte une démarche particulièrement didactique. Il définit le baroque en regard de l’art pictural du Moyen-Âge, explique la composition et la disposition des images, montre la vie, la demeure, les femmes et l’atelier du peintre. La façon dont il configure son film témoigne d’un vaste savoir-faire cinématographique. Il utilise une forme d’animation des débuts du septième art qui analyse la structure des tableaux à l’aide de lignes et de cercles, il joue avec la fragmentation de l’écran pour exposer des comparaisons entre différents styles et études. En même temps, il introduit de la tension dans l’image par ses mouvements de caméra fluides, ses prises de vue latérales et ses plans serrés sur des détails. Pendant l’exposition Sanguine/bloedrood, le film est projeté dans l’espace public, en alternance avec une nouvelle vidéo qui met en lumière le Caravage. Le choix de ces projections souligne le caractère cinématographique du baroque et revient en même temps à l’objectif initial des grands retables de Rubens qui n’étaient pas destinés à un contexte muséal, mais à être vus et contemplés de loin.