Pendant le festival culturel de la ville Antwerpen Barok 2018. Rubens inspireert, le M HKA, le Musée d’Art Contemporaine d’Anvers, oppose l’esprit des maîtres du baroque à la vision des grands artistes contemporains. Avec l’exposition Sanguine/Bloedrood, le commissaire d’exposition Luc Tuymans veut surprendre le visiteur en mettant en dialogue des œuvres phares du baroque de Francisco de Zurbarán, Caravaggio et Anthony van Dyck avec des œuvres de maîtres contemporains classiques, comme On Kawara et Edward Kienholz, complétées par de nouvelles œuvres des vedettes contemporaines telles que Zhang Enli, Takashi Murakami, Michaël Borremans, Sigmar Polke et Tobias Rheberger.

antwerpenbarok2018.be

Bruce Nauman

°1941
Born in Fort Wayne (Indiana), US
Lives in New Mexico, US

Dès le début des années 60, l’artiste états-unien Bruce Nauman (°1941) entame son expérimentation artistique à la faveur de dessins, de photographies, de performances et d’installations sonores. À partir des années 70, il se consacre davantage à des montages vidéo et à des sculptures en néon qui s’articulent autour du langage et de confusions de langage. Nauman attire le spectateur dans un labyrinthe vertigineux de mots, de répétitions, de paradoxes, qui transforment fascination et enthousiasme en doute et désenchantement. Si innocent soit le point de départ du scénario, l’enchaînement de nuances, de haussements de voix et d’émotions changeantes entraîne le spectateur dans la confusion. L’artiste joue avec le doute entre « mal regardé » et « mal compris » et son œuvre déclenche chez le spectateur un processus mental introspectif. Une simple structure mentale devient soudain une confusion de l’esprit embarrassante.

Pionnier de l’art vidéo classique états-unien, Bruce Nauman part d’une conception de l’art comme d’une activité porteuse d’un message qui s’adresse directement au spectateur. La communication qu’il souhaite mener dépasse le dialogue : il s’agit d’un appel insidieux à participer à un raisonnement à travers lequel le spectateur devient subrepticement partie prenante et par conséquent une composante de l’œuvre. Le langage visuel est à ce point compact et direct qu’il devient un miroir de l’âme.

Texte: Hans Willemse
Traductions: Isabelle Grynberg