Pendant le festival culturel de la ville Antwerpen Barok 2018. Rubens inspireert, le M HKA, le Musée d’Art Contemporaine d’Anvers, oppose l’esprit des maîtres du baroque à la vision des grands artistes contemporains. Avec l’exposition Sanguine/Bloedrood, le commissaire d’exposition Luc Tuymans veut surprendre le visiteur en mettant en dialogue des œuvres phares du baroque de Francisco de Zurbarán, Caravaggio et Anthony van Dyck avec des œuvres de maîtres contemporains classiques, comme On Kawara et Edward Kienholz, complétées par de nouvelles œuvres des vedettes contemporaines telles que Zhang Enli, Takashi Murakami, Michaël Borremans, Sigmar Polke et Tobias Rheberger.

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Edward Kienholz

°1927 †1994

Au cours de sa vie, Edward Kienholz (1927-1994) n’a pas atteint aux États-Unis le statut qu’il mérite : celui d’artiste culte qui ne recule pas devant les excès de la société, mais les affronte de manière directe. En Europe, ses installations ont toujours suscité un grand intérêt. Après sa mort, la puissance de son œuvre, qui restitue avec dureté et brutalité la réalité urbaine dégradée a enfin obtenu une reconnaissance mondiale.

D’abord seul et plus tard avec sa femme, Nancy Reddin, Kienholz a réalisé des installations, des assemblages et des environnements troublants : des personnages grandeur nature dans un cadre reconnaissable, entourés d’objets banals et adoptant une pose silencieuse caractéristique. Edward Kienholz est un contemporain et un compagnon de route de la beat generation. L’ensemble de son œuvre est un commentaire féroce sur le racisme, les stéréotypes sexuels, la pauvreté, la cupidité, la corruption, l’impérialisme, le patriotisme, la religion, l’aliénation et – surtout – l’hypocrisie morale. Néanmoins, ou peut-être précisément à cause de cela – on l’a longtemps considéré dans son pays comme « le moins connu, le plus ignoré et le plus oublié des artistes états-uniens ».

Texte: Hans Willemse
Traductions: Michael Meert